vendredi 23 octobre 2009

Les contributions sont les expressions des sensibilités existantes au sein de l’organisation. En voila les miennes pour notre congrès prévus pour le

Le congrès de la Jeunesse ADEMA va s’ouvrir dans un contexte grave. Alors qu’une crise d’une ampleur exceptionnelle plonge l’économie mondiale dans le marasme, la social-démocratie constate, impuissante, son essoufflement et n’arrive plus à imposer sa grille d’analyse à des peuples qui lui ont massivement retiré leur confiance. Notre monde change et affronte crises et révolutions. Depuis les années 70, la mondialisation s’est appuyée sur un capitalisme néolibéral qui a su imposer son modèle de société : libre-échange absolu, déréglementation, modération salariale, mise en concurrence des salariés par le chômage et la précarité, déconstruction de l’Etat social, politiques sécuritaires… Les désordres géopolitiques se sont amplifiés au détriment des aspirations des peuples. Accéléré depuis la chute du mur de Berlin, l’avènement de cet impérialisme culturel et économique n’a poursuivi qu’un seul objectif : c’est de permettre aux détenteurs du capital de préserver et d’étendre leur domination. Pour la première fois, les conséquences de ces multiples mouvements aux conséquences fâcheuses et durables se répercutent à l’échelle de notre monde.
La crise financière, économique, sociale et politique, résultante des violentes secousses du système capitaliste vient renforcer la crise écologique, alimentaire, de l’eau, énergétique que subissaient déjà des milliards d’individus. Le dérèglement profond de la biosphère dû au réchauffement climatique, et à une nouvelle vague d’extinction des espèces, symbolise à quel point le capitalisme peut se développer dans la négation de l’humain et de son avenir. Les révolutions numériques, génétiques et technologiques imposent aussi une nouvelle manière de regarder notre environnement et leur marchandisation doit nous interpeller sur le sens du progrès et les valeurs qui doivent l’encadrer.
J’assume plus que jamais nos valeurs et nos combats passés. Mais je constate aussi le besoin de refondation de notre Parti. La refondation sur la base des valeurs qui ont vues naître notre Parti, ne peut pas être qu’une mutation idéologique seulement, confondant rénovation, revanche et/ou vengeance des uns sur les autres.
Refonder, c’est proposer une approche nouvelle, innovante mais fidèle à nos convictions. C’est aussi oser le bilan de dix années de la gestion du pouvoir de l’ADEMA, tirer les enseignements de nos avancées, nos faiblesses, nos erreurs collectives et de savoir proposer une nouvelle organisation et un nouveau fonctionnement pour notre Parti.


Telles sont ma volonté et ma motivation. C’est à partir de ces valeurs, que je m’engage dans ce congrès.

Balayons les pratiques d’un autre temps
Le mouvement de la jeunesse ADEMA semblait avoir donné une chance aux jeunes de s’émanciper et de faire de la politique autrement avec une autonomie. Hélas, le constat est amer et nous sommes en fait en plein brouillard. Si le mouvement ne veut que recopier les multiples disfonctionnements du Parti, c’est inutile et néfaste pour notre cause commune. Pourtant, force est de constater que le mouvement de la jeunesse, depuis son existence, ne fait qu’appliquer les pratiques peu glorieuses de nos aînés. Quelques exemples parmi tant d’autres pour étayer mes affirmations. Soyons honnêtes et courageux entre nous :
• Verrouillage de l’appareil ne permettant aucune promotion à la jeunesse,
• Décisions arbitraires de certains appauvrissant la vitalité du Parti,
• Manque d’écoute des différentes sensibilités,
• Achats de conscience….
On pourrait allonger la liste. Qui pourrait se satisfaire d’une telle situation ?
Le mouvement devra dorénavant être une dynamique réactive au service de l’ouverture de l’organisation, avec un fonctionnement plus cohérent, transparent et surtout plus combatif et plus collaboratif avec les associations de jeunesse partageant les mêmes valeurs.
Je propose ainsi que ce congrès soit un véritable tremplin fondé et se nourrissant de nos valeurs historiques que le mouvement de la jeunesse n’a pas encore connu ni dans son organisation et ni dans son fonctionnement.
Nous ne devrons pas être de jeunes clones mais des jeunes responsables en capacité d’être précurseurs sur tous les sujets de notre temps. C’est ainsi seulement que nous pourrons encore crédibiliser et renforcer l’ADEMA.
Chacun doit prendre la part qui lui revient dans ce honteux bilan. Aucune sensibilité n’a la légitimité pour endosser le rôle du chevalier blanc. Car, chacune a, à un moment ou à un autre, participé et encouragé la perpétuation de ce fâcheux mode de fonctionnement d’un autre temps et indigne de notre ADEMA.. Le constat est violent, y compris pour moi-même. Mais si nous ne faisons pas le travail qui relève de nous en lien avec la réalité du Pays et de notre époque, alors, il n’y a aucune raison pour que les choses changent.

Clarifions notre rôle dans le parti
Le mouvement de la jeunesse ADEMA doit trouver sa place dans la famille ADEMA. Quel est son rôle, par rapport au Parti et au mouvement des femmes ? Ce sont ces questions clés que nous devons nous poser ensemble.
Etre l’Adema des petits n’a pas de sens. Notre mouvement doit retrouver ces valeurs, spécificités et ces raisons d’être.. Il n’a pas vocation, comme son aîné, à construire un programme de gouvernement. En revanche, il doit être une boîte à idées, un lieu de bouillonnement intellectuel, de propositions et d’actions diversifiées. Surtout, il doit être capable de porter quelques grands combats identitaires bien ciblés.
Pour pouvoir devenir une réelle force de réflexions, de proposition et d’actions incontournables dans notre famille ADEMA., nous devons profiter des travaux de ce congrès pour mettre en relief ces quelques points que je livre à la discussion :
1. Redéfinition de la place du mouvement jeunesse dans notre famille.
2. Redéfinitions des priorités du mouvement de la jeunesse ADEMA.
3. Redéfinition de notre rôle par rapport au Parti et aux femmes ADEMA.
4. Travailler sur des grandes thématiques ciblées au service du Parti.
5. Faire de la formation des adhérents et militants le socle du mouvement.
Le mouvement de la Jeunesse ADEMA doit prendre l’initiative du dialogue et du rassemblement de la jeunesse Malienne.

Reconstruisons notre mouvement
Pour mener à bien ce travail ambitieux, le mouvement de la jeunesse ADEMA doit être profondément transformé en lien avec notre histoire et les réalités de la planète Monde dans son évolution socio-économoque, écologique et politique.
Le congrès à venir est d’une importance capitale. Nous devrons y participer pleinement, avec la volonté d’apporter toute notre motivation, conviction et détermination à la nécessaire et efficace refondation de notre mouvement. C’est avec confiance et lucidité que nous devrons nous y engager. La manière dont sera mené le congrès, déterminera largement la réussite du prochain mandat. Si les militants sont respectés, dans leur volonté d’adhésion, de participation et d’expression, ce sera un signe fort pour la suite, le signe que le mouvement peut dépasser les querelles de chapelle pour travailler collectivement à la refondation
Ensemble, faisons cet audacieux, mais réaliste pari que nous pouvons gagner avec succès.

Nous ne pouvons plus attendre.
Nous voulons agir pour gagner et gagner pour changer la vie. L’étape cruciale pour proposer une alternative, c’est 2012. Nous avons trois ans donc pour construire une victoire aujourd’hui incertaine. Cela passera inévitablement par le changement radical de notre famille politique.
Nous sommes jeunes. Cette jeunesse doit servir notre famille. Nous devons aider nos ainés pour qu’ils soient exemplaires dans leur conception et pratique politiques. Etre là en force de proposition crédible et cohérente permettant de construire des projets de qualité, autour d’une stratégie solide, pouvant nous permettre de présenter le meilleur candidat pour gagner et transformer durablement la société Malienne.
Nous ne pourrons le faire qu’en étant nous-mêmes exemplaires, en étant les meilleurs acteurs de cette alternative et de ce renouveau que nous proposons.

Les politiques à la conquête des pouvoirs, avec un nouveau ADEMA, ouvrant un horizon de changement durable pour le Mali et sa jeunesse.
Nous voulons prendre les pouvoirs. Pouvoirs au pluriel car c’est une stratégie globale dont nous avons besoin. Nous devons nous organiser pour gagner dans les urnes et dans la société toute entière en 2012, pour que les cultivateurs puissent vivre de leurs récoltes, les salariés puissent prendre part au pouvoir dans les entreprises, pour que les citoyens ne se fassent plus dicter l’agenda politique par les plus riches, pour que la démocratie soit une réalité et non calqué sur la volonté du plus fort, pour que la justice soit rendu pour le peuple et non au plus offrant, pour que les puissances de l’argent ne soient plus ceux qui déterminent l’horizon des possibles au sein de nos sociétés.
Nous savons aujourd’hui qu’aucun parti ne peu gagné seul les pouvoirs. Alors que le Peuple Malien demande le retour des politiques au pouvoir. Il est donc irresponsable que la stabilité politique du Pays, dans une gestion responsable soit déterminé que par des jeux d’appareils des organisations politiques disparates, aux valeurs contradictoires. Alors que la grande famille ADEMA et la gauche Malienne (ADEMA, PARENA, URD et le RPM) peut et doit s’unir pour construire une plate forme d’alliance de politique commune durable.
Ce rassemblement sans exclusive, doit rapidement avoir lieu en créant un espace de discussions, dans le respect, des différences des uns et des autres. C’est ce rassemblement qui permettra, non seulement, de dépasser nos organisations respectives mais aussi de porter une véritable alternative politique, liée à un projet de société correspondant aux enjeux de notre Pays.
Le mouvement de la jeunesse ADEMA doit prendre toute sa part à la fondation de cette nouvelle classe politique.
Il nous faut actualiser notre projet politique. Nous ouvrirons tous les débats, un par un. Il s’agit, en deux ans, de construire collectivement une contribution politique large et imaginative pour fournir des armes à notre camp pour la présidentielle. Je propose de conclure cette démarche par une grande convention nationale début 2011.

Cette ambition politique nous impose d’être à la hauteur des enjeux et défis.
Je suis fiers de ce qu’a accompli la jeunesse ADEMA sous la présidence du camarade ALPHA OUMAR KONARE et je porte la force de cet héritage, non pas avec nostalgie mais avec ambition. Une ambition collective pour l’avenir, celle d’aller encore plus loin. Des pistes restent inexplorées et de nouvelles sont à créer. Voilà ce qui m’amène à penser l’avenir de notre mouvement et à nous lancer de nouveaux défis.
Je veux un mouvement ouvert, cohérent, discipliné et tolèrent qui accueille tous les jeunes qui se retrouvent dans nos combats et aspirations, quel que soit leurs statuts, leurs âges, leurs attentes, leurs disponibilités, leurs horizons en leur permettant d’y trouver un cadre répondant à toutes leurs volontés d’engagement. La jeunesse ADEMA ne doit pas juste être le porte voix et drapeau de ceux qui souffrent, mais également une organisation de masse et de classe qui permet la prise de parole et de pouvoir de ceux-ci, en s’ouvrant à tous ceux qui sont en colère et veulent changer le monde.
Je veux un mouvement pertinent et impertinent, de masse et de classe qui débatte régulièrement, qui fait évoluer ses positions en impliquant largement ses adhérents, en parlant de tous les sujets. Un mouvement qui se confronte au reste de la classe politique et au tissu social, en abordant les nouvelles thématiques qui touchent notre société, sans dogme, ni tabou.
Je veux un mouvement offensif, constructif, dynamique et réactif qui diffuse ses idées, dans la famille ADEMA et à l’extérieur avec plus de force. Un mouvement qui lance des initiatives, crée l’événement, qui soit visible et audible sur le terrain, sur internet, dans les médias et qui occupe une place unique dans le paysage politique. Un mouvement Jeunesse sans aucun complexe vis à vis de ses aînés et qui apporte des idées et un renouveau par ses actes, par ses discours.
Cela suppose de faire changer notre organisation, notre fonctionnement dans ses habitudes, dans ses pratiques, dans sa structure même. Il est vrai que je propose des réformes : ré- organisationnelles des instances ambitieuses, mais réalistes, avec créations de réseaux et d’espaces de débats, de formation et d’action, avec la mise en place de nouveaux outils numériques, des démarches de rassemblement de la famille ADEMA et de la Jeunesse du Pays, travaillant à la réalisation des conditions optimales et appropriées pour mettre le Mali sur la voie d’un développement durable au service de la population toute entière.